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Dictionnaire: Urane.

 

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Savoir

 

     
    Urane n. m.    
         
   
M. Lachatre
Arts et Metiers  
   
         
         
   

Définition de M. LACHATRE :
Dictionnaire universel - 1861. Le texte qui suit est retranscrit tel qu'il est paru à l'époque.
Substance composée d'uranium et d'oxygène, d'un gris foncé et cristallin qu'on extrait de plusieurs minéraux. On distingue particulièrement l'urane oxydulé et phosphaté.

   
   

 

 

   
         
    Dictionnaire universel des Arts et Metiers (1835). Le texte qui suit est retranscrit tel qu'il est paru à l'époque.
Ce métal fut découvert en 1787 [dans le texte] par Klaproth, qui le reconnu en examinant un minéral désigné sous le nom de Pechblende, provenant de la mine de Johangeorgenstadt, en Saxe.
Ce chimiste l’avait obtenu à l’état métallique, par la calcination de l’oxyde dans un creuset brasqué. Ce produit n’était pas fondu, et contenait probablement du carbure d’urane, mais il offrait une masse poreuse ayant l’apparence métallique du fer.
M. Bucholz, en traitant l’oxyde par le charbon, obtint aussi une masse grisâtre et d’un faible état métallique.
M. Arfwedson de son côté et M. Lecanu, en même temps, ont réduit l’oxyde d’urane par le gaz hydrogène, à la température rouge. La réduction s’opère facilement et avec ignition. Pour savoir si le produit était de l’urane métallique, Arfwedson a cherché à l’obtenir avec des composés ne contenant pas d’oxygène : il y est arrivé en décomposant par l’hydrogène, le chlorure double d’urane et de potassium. La décomposition est imparfaite ; une portion de l’urane se réduit ; mais il reste beaucoup de chlorure d’urane avec le chlorure de potassium.
Ainsi obtenu, l’urane est en grains octaèdres réguliers gris foncé, et d’un état métallique ; à la loupe, ils paraissent un peu transparents vers les bords. Leur couleur parait d’abord d’un brun rougeâtre ; leur poudre a la même couleur.
Berzelius obtient ce métal en chauffant l’oxalate neutre d’urane en vase clos ; il se dégage de l’acier carbonique.
L’urane s’obtient donc facilement à l’état métallique ; mais son infusibilité ne permet pas de le réunir en culot. Il est un peu transparent, très combustible, brûle à l’air à la chaleur rouge, et se transforme en protoxyde. À la température ordinaire, l’air, même humide, exerce peu d’action sur lui. L’acide sulfurique et hydrochlorique ne l’attaquent pas; l’acide nitrique et l’eau régale le dissolvent facilement, et le portent au maximum d’oxydation. La dissolution dans l’acide nitrique est très rapide, parce que, de tous les métaux, c’est celui qui exige le moins d’oxygène. Il ne décompose pas l’eau pure, mais à l’aide d’un acide cette décomposition s’effectue.
On connaît cinq minerais d’urane au moins :
1°. L’oxyde noir (pechblende) ;
2°. L’hydrate de deutoxyde ;
3°. L’uranite jaune ou phosphate double d’urane et de chaux ;
4°. Le chalkolite ou uranite vert (phosphate double d’urane et de cuivre) ;
5°. Une combinaison d’urane et d’acide tantalique.
On rencontre aussi du sulfate de deutoxyde.

Protoxyde d’urane.
Il se présente sous forme pulvérulente, quelquefois cristalline, gris noir avec un aspect métallique, s’il a été fortement chauffé. Réduit en poudre, il est verdâtre. Il est infusible ; calciné, il se dissout difficilement dans l’acide sulfurique et hydrochlorique étendus d’eau ; mais il se dissout complètement dans ces acides concentrés à l’aide de l’ébullition. Il se dissout facilement dans les acides oxygénants. L’hydrogène sulfuré le réduit à l’aide de la chaleur ; il n’en résulte pas un sulfure ; mais il se forme de l’urane métallique, de l’eau et de l’acide sulfureux avec un petit dépôt de soufre. Le potassium le réduit. Le protoxyde d’urane ressemble beaucoup au métal, se comporte comme lui avec les acides et les corps oxygénants.
L’hydrate de protoxyde est vert grisâtre, floconneux. Il absorbe aisément l’oxygène de l’air, et devient jaune en passant à l’état d’hydrate de deutoxyde. Bouilli dans de l’eau privée de l’air par l’ébullition, il abandonne son eau, alors il se dissout plus difficilement dans les acide oxygénants, et il est presque insoluble dans les autres. C’est l’oxyde métallique le moins oxygéné. Il contient :

1 at. Urane
2712
96,42
1 at. Oxygène
100
3,58
 
2812
100,00


On le prépare en calcinant l’urane très divisé au contact e l’air, ou même de l’oxygène : l’oxyde formé est toujours du protoxyde.

Peroxyde d’urane.
Ce peroxyde joue le rôle de base et celui d’acide. Sa tendance à s’unir aux bases et à se combiner avec les acides est telle qu’il est presque impossible de l’obtenir isolé par précipitation ; il se réduit d’ailleurs si facilement qu’on ne peut pas le préparer par la décomposition de son nitrate, de son carbonate, ni même de son hydrate.
L’hydrate auquel il donne naissance est d’un jaune foncé très éclatant. On l’obtient en exposant à l’air de l’hydrate de protoxyde bien lavé d’abord avec de l’eau bouillie. Si on lavait celui-ci avec de l’eau aérée, avant qu’il ne fût soustrait à la présence de l’excès d’alcali précipitant, on aurait un uranate alcalin mélangé à l’hydrate de peroxyde. En précipitant par une base une solution de peroxyde d’urane, on n’obtient pas un hydrate, mais un uranate de cette base.
L’hydrate de peroxyde ne donne pas de peroxyde par la calcination à la chaleur rouge : il passe à l’état de protoxyde ; à plus forte raison, au rouge-blanc. Il se combine bien avec les acides et forme de très beaux sels doubles avec les bases alcalines. À l’état d’hydrate il absorbe les alcalis, et forme avec eux des sels d’un très beau jaune. Ces uranates ressemblent à l’hydrate pour la couleur et l’aspect. Ils ont la propriété de passer au travers des filtres quand on les lave avec de l’eau pure. Aussi, dans les analyses, emploie-t-on des solutions de sel ammoniac pour les lavages, et cependant on perd toujours une portion du peroxyde d’urane.
L’hydrate du peroxyde d’urane est soluble dans les carbonates alcalins et mieux dans les bicarbonates. Quand les solutions sont concentrées, elles laissent déposer des cristaux de carbonate double, qui ne se re-dissolvent pas aisément. Celui d’ammoniaque ne se dissout même qu’à l’aide d’un grand excès de carbonate d’ammoniaque. Une solution d’urane dans le carbonate d’ammoniaque est décomposée en partie par l’ébullition et laisse un dépôt jaune de sous carbonate d’urane et d’ammoniaque.
Le peroxyde d’urane contient :

2 at. Urane
5424
94,93
3 at. Oxygène
300
5,27
 
5724
100,00



Cet oxyde s’unit à la silice et forme des silicates doubles, d’une couleur topaze ou jaune orangé. Il donne cette dernière couleur à la température des moufles à porcelaine ; chauffé davantage, il devient brun, puis noir. Pour obtenir un noir parfait, on y ajoute une couleur bleue, celle de cobalt, par exemple.
On emploie en Allemagne ce peroxyde dans la peinture sur porcelaine ; en France on s’en est peu servi, soit qu’on ait trouvé la couleur capricieuse, soit que son prix ait paru trop élevé. C’est une belle nuance.
L’hydrate de peroxyde se rencontre dans la nature. Il est rare et paraît provenir de l’altération du pechblende par l’air.


   
      Approfondir le sujet.Pour en savoir plus :

Dictionnaire:   PECHBLENDE - URANIUM - URANATE - URANITE
Galeries: PECHBLENDE - AUTUNITE
   
           
           
           
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